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Le chocolat : peut-on l’incorporer lors d’une perte de poids ?

Par Le 19/02/2016

Le chocolat est l’aliment interdit par excellence pendant un régime amaigrissant, du moins dans les croyances.  Paradoxalement, c’est l’aliment qui revient en force à coup sûr au bout de quelques mois de frustrations ! On ne pourrait donc s’en passer ? Si tel est le cas comment ne pas subir les conséquences caloriques de cet aliment si cher à nos papilles ?

1/ Les vertus reconnues du chocolat :

Le cacao est l’un des aliments les plus riches en flavonoïdes,  surtout la catéchine et l’épicatéchine, ce qui lui confère, selon plusieurs études, une grande capacité antioxydante. Les flavonoïdes seraient responsables de certains effets cardioprotecteurs attribués au cacao.  Ils comptent pour 10 % des composantes de la poudre de cacao. Le chocolat noir contient plus de flavonoïdes que le chocolat au lait ou blanc, de par sa concentration plus forte en poudre de cacao. Diminution du risque d’athérosclérose, maintien de l’intégrité des vaisseaux sanguins, effet sur la coagulation sanguine, autant de qualités que l’on peut attribuer aux flavonoïdes du chocolat.

Les graisses du chocolat sont constituées en moyenne de 60 % d’acides gras saturés. Habituellement les graisses saturées sont plutôt défavorables sur un plan cardio-vasculaires, cependant il s’agit , dans le chocolat, d’acide stéarique, qui a démontré sa neutralité dans ses effets cardio-vasculaires : ainsi pas de crainte à avoir quand à une éventuelle élévation du cholestérol à cause du chocolat.

Le magnésium : La richesse en magnésium du cacao en poudre (500 mg pour 100 g) confère au chocolat noir à 70%, une présence en magnésium non négligeable (environ 200 mg pour 100g). Notons toutefois que le chocolat au lait apportera moins de magnésium : moins de 80 mg pour 100 g. Le magnésium est un minéral indispensable à la transmission de l’influx nerveux, et dont les besoins peuvent augmenter en cas de stress. Le chocolat pourra donc contribuer à la couverture de ces besoins, attention cependant à ne pas négliger l’apport calorique de celui-ci …

2/ La valeur calorique du chocolat :

Et c’est là que les problèmes surgissent : le chocolat est gras. Qu’il soit noir, au lait ou blanc, aux noisettes : le chocolat va contenir entre 30 et 40 % de lipides (graisses), c'est-à-dire autant que de la crème fraîche ou de la charcuterie… et qui dit produit gras, dit produit calorique.

C’est un aliment bien évidemment très sucré, avec une teneur en sucre variant peu selon les types de chocolats : 50 g pour 100g.

Avec une moyenne de 530 kcal pour 100 g de produit, notre petit carré de dégustation vaudra quand même une bonne cinquantaine de calories. 2 carrés correspondent ainsi à 1/10 ème de nos besoins caloriques journaliers…

3/ Comment gérer sa consommation ?

Le chocolat contient des substances ( tyramines, phénylalanine, caféine, théothrombines, cannabinoïdes ) qui agissent comme psychostimulants ou comme facteurs du contrôles émotionnels. Cela rend-il le chocolat addictif ? Aucune étude n’en a fait la preuve formelle, mais des endorphines (neuromédiateurs du bien-être) seraient quand même synthétisées à l’ingestion du chocolat. Cela serait uniquement imputable au goût sucré du chocolat (mmmmhhh !!!) et ce goût sucré rendrait le chocolat aussi addictif qu’une drogue chez des personnes prédisposées.

Fort heureusement, la plupart du temps nous avons une consommation saisonnière du chocolat : gros pics de consommations à noël, à Pâques et entre les 2 une période hivernale un peu à risque !

Aussi tout l’enjeu vis-à-vis du chocolat la plupart du temps est de parvenir à ne pas faire durer les excès festifs et revenir à une consommation minimale raisonnable.

Qu’est-ce qu’une consommation raisonnable me direz-vous ? Je mettrais la limite à 1 ou 2 carrés par jour, car au-delà le chocolat risque de produire un effet pondéral sensible.

De l’importance du moment de la journée : je remarque souvent que les excès de consommation de chocolat se déroulent lors de circonstances favorables à l’excès. 2 exemples : au retour du travail, vers 18h, debout, en cachette du reste de la famille, ou bien le soir après dîner, tranquillement installé devant la télé. Dans le premier exemple la personne ne va pas savourer son moment chocolat et le grignotera compulsivement sans trop se rendre comptes des quantités avalées. Dans le 2ème exemple, la personne laissera la tablette à disposition à coté d’elle et risquera à coup sûr d’en consommer plus d’un carré.

Aussi je vous suggère 2 astuces : vous autoriser un vrai moment chocolat, pendant lequel vous pourrez savourer cet aliment si délicieux et si calorique, et ne pas laisser traîner la tablette ouverte devant vous. La fin de repas semble être bien souvent un moment propice à la modération !

Pour les personnes dont la consommation de chocolat semble être addictive, une démarche plus globale sur les habitudes est souvent nécessaire. Les liens entre les prises alimentaires et les émotions doivent être établis, et ce, souvent avec l’aide d’un diététicien. L’analyse globale de l’alimentation permettra de se donner des objectifs réalisables et de diminuer l’excès calorique engendré par le chocolat (ou tout autre aliment addictif, d’ailleurs !).

Conclusion :

Le chocolat est un bon aliment dont il n’est pas nécessaire de se priver absolument. Il n’est pas indispensable non plus, vous ne craindrez aucune carence si vous vous en passez quelques mois !

Pour conclure cet article, j’aimerai vous sensibiliser au fait que les pays producteurs de cacao sont inquiets face au vieillissement de leurs vergers et à l’impact du réchauffement climatique : la production de cacao a bien du mal à suivre une demande mondiale qui est croissante (la consommation en Asie explose depuis quelques années).  La production de cacao équitable est une réponse bienvenue à ce risque de pénurie, mais reste encore mineure.

Aussi la modération « écologique » de notre consommation de chocolat peut être une démarche tout aussi louable que la modération de viande dont on parle tant ces dernières années.